Publié le 15 mars 2024

La clé de la concentration n’est pas de mieux gérer son temps, mais d’apprendre à protéger son cerveau du piratage attentionnel constant de notre environnement.

  • Votre attention est une ressource limitée qui s’épuise à chaque interruption, même minime (concept de « résidu d’attention »).
  • Des techniques simples comme la méthode Pomodoro ou la cohérence cardiaque ne sont pas des gadgets, mais des outils de rééducation neuro-cognitive.

Recommandation : Avant toute chose, commencez par un audit honnête de votre environnement pour identifier et neutraliser les « voleurs d’attention » qui sabotent votre productivité.

Vous avez l’impression de ne plus pouvoir lire plus de deux pages d’un livre sans consulter votre téléphone ? Le moindre bruit vous déconcentre et ruine une heure de travail ? Vous n’êtes pas seul, et surtout, vous n’êtes pas « nul » ou « incapable de vous concentrer ». Ce sentiment d’éparpillement permanent est le symptôme d’un problème plus profond. On nous conseille souvent de simplement « éteindre les notifications » ou de « faire des listes », des conseils de surface qui ignorent la cause réelle du problème. Ces approches traitent les symptômes sans jamais s’attaquer à la racine : notre cerveau est en permanence sollicité, voire piraté, par un environnement conçu pour capter notre attention.

La culture de l’immédiateté et du multitâche a affaibli notre capacité la plus précieuse : la focalisation profonde. Chaque notification, chaque question d’un collègue, chaque pensée parasite laisse une trace, un « résidu d’attention » qui nous empêche d’être pleinement présents à ce que nous faisons. Mais si la véritable clé n’était pas de lutter contre les distractions, mais de rééduquer notre cerveau ? Si la concentration n’était pas un état passif à préserver, mais un muscle mental actif qui demande un entraînement spécifique et régulier ? C’est précisément l’angle que nous allons adopter. Oubliez la culpabilité et les solutions miracles.

Cet article vous propose un véritable programme d’entraînement neuro-cognitif. Nous allons d’abord apprendre à identifier les saboteurs de notre concentration, puis nous explorerons des techniques pragmatiques et validées pour renforcer notre muscle attentionnel. Des sessions de travail chronométrées à l’impact de notre alimentation, en passant par des jeux de société et des exercices de respiration, vous découvrirez des outils concrets pour reprendre le contrôle. Préparez-vous à transformer votre approche de la concentration, non pas en ajoutant plus de discipline, mais en travaillant plus intelligemment avec votre cerveau.

Pour vous guider dans ce programme de renforcement attentionnel, voici les différentes étapes que nous allons parcourir ensemble. Chaque section est une séance d’entraînement pour votre cerveau, conçue pour vous donner des outils concrets et applicables immédiatement.

La révolution du minuteur de cuisine : comment la méthode Pomodoro peut doubler votre productivité en une journée

L’idée de travailler par blocs de temps n’est pas nouvelle, mais la méthode Pomodoro, développée par Francesco Cirillo dans les années 80, la transforme en un puissant outil de rééducation cognitive. Le principe est d’une simplicité désarmante : travailler sur une seule tâche avec une concentration totale pendant un intervalle de temps défini, traditionnellement 25 minutes de concentration suivies de 5 minutes de pause. Ce cycle court et répété agit comme une séance de musculation pour votre attention. Il envoie un signal clair à votre cerveau : pendant ce laps de temps, une seule chose compte.

Pourquoi est-ce si efficace ? Le minuteur crée une urgence artificielle positive, qui aide à combattre la procrastination. Plus important encore, il protège contre la fatigue décisionnelle. Vous n’avez plus à décider quand faire une pause ; la décision est prise pour vous. La pause de 5 minutes n’est pas optionnelle, c’est la phase de récupération du muscle. Elle permet au cerveau de consolider l’information et de se préparer pour le sprint suivant. L’erreur commune est de sauter cette pause ou de l’utiliser pour consulter ses emails, ce qui anéantit ses bienfaits. Une vraie pause signifie s’éloigner de son écran, s’étirer ou regarder par la fenêtre.

Pour que cette méthode soit réellement efficace dans le contexte français, il est crucial de l’adapter à nos rythmes et rituels sociaux. Voici comment transformer ce concept italien en un allié de votre quotidien professionnel :

  • Commencez petit et progressez : Démarrez avec des sessions de 25 minutes. Si vous êtes à l’aise, augmentez progressivement à 30 ou 35 minutes pour les tâches qui demandent une immersion plus longue.
  • Sanctuarisez la pause café : Intégrez une vraie pause café de 10 à 15 minutes après deux « Pomodori ». Ce rituel social est trop important pour être sacrifié et peut servir de pause plus longue et régénératrice.
  • Communiquez vos sprints : Bloquez vos créneaux Pomodoro dans votre agenda partagé. Un simple « En session de travail focus jusqu’à 11h30 » suffit à prévenir 80% des interruptions de vos collègues.
  • Gamifiez l’expérience : Utilisez des applications comme Forest, qui fait pousser un arbre virtuel pendant votre session et le tue si vous quittez l’application. C’est un excellent moyen de matérialiser votre engagement.
  • Adaptez la durée à la tâche : Toutes les tâches ne se valent pas. Réservez des blocs de 50 minutes pour les travaux de fond (rédaction de rapport, recherche) et des Pomodori de 25 minutes pour les tâches plus administratives ou répétitives.

En adoptant ces ajustements, le Pomodoro cesse d’être une contrainte rigide pour devenir un cadre flexible qui respecte votre biologie et votre culture de travail, tout en musclant activement votre capacité de concentration.

Votre concentration est piratée : la checklist pour identifier et neutraliser les voleurs d’attention qui vous entourent

Penser que l’on peut se concentrer au milieu du chaos est une illusion. Votre cerveau est une forteresse assiégée par des « voleurs d’attention » qui exploitent ses failles. Le plus insidieux de ces mécanismes est ce que le chercheur Cal Newport nomme le « résidu d’attention ». Chaque fois que vous passez d’une tâche à une autre (par exemple, jeter un œil à un email puis revenir à votre rapport), une partie de votre attention reste « bloquée » sur la tâche précédente. Il faut parfois jusqu’à 20 minutes pour que votre cerveau se recentre pleinement. Multipliez cela par le nombre d’interruptions quotidiennes, et vous comprenez pourquoi vos journées semblent à la fois chargées et improductives.

Bureau épuré avec casque antibruit et smartphone retourné, atmosphère de concentration profonde

Comme le montre cette image, créer une forteresse de concentration n’est pas qu’une métaphore. C’est une démarche active qui consiste à ériger des barrières physiques et numériques. Dans les open-spaces français, le phénomène de résidu d’attention est amplifié par les interruptions sociales constantes. Une étude sur le sujet a montré que la solution du « deep work », qui consiste à éliminer toutes les distractions pendant des périodes définies, permet au cerveau d’exploiter son plein potentiel. La première étape n’est donc pas de « mieux se concentrer », mais d’auditer et de neutraliser méthodiquement ces voleurs d’attention.

Votre plan d’action pour débusquer les voleurs d’attention

  1. Identifier les points de contact : Listez tous les canaux par lesquels une distraction peut vous atteindre. Pensez aux notifications (téléphone, ordinateur), aux emails, aux messageries instantanées (Slack, Teams), mais aussi aux interruptions physiques (collègues, téléphone fixe).
  2. Collecter les preuves : Pendant une journée, notez chaque interruption. À côté de chacune, notez sa source (ex: « notification LinkedIn », « question de Jean-Paul »). Cet inventaire va matérialiser l’invisible et révéler vos principaux saboteurs.
  3. Confronter à vos objectifs : Pour chaque type d’interruption, demandez-vous : « Est-ce que cette information m’aide à avancer sur ma tâche la plus importante MAINTENANT ? ». La plupart du temps, la réponse sera non.
  4. Évaluer l’urgence réelle : Créez une grille simple. Est-ce urgent ET important ? Si ce n’est pas le cas, l’interruption peut attendre. Cela vous aide à différencier une alerte incendie d’un simple « like » sur les réseaux sociaux.
  5. Établir un plan de neutralisation : Pour chaque voleur d’attention, définissez une règle. Exemples : « Je consulte mes emails 3 fois par jour à 9h, 12h et 17h », « Je mets mon statut sur ‘Ne pas déranger’ pendant mes sessions Pomodoro », « Je porte un casque pour signaler que je suis en deep work ».

Reprendre le contrôle commence par cette hygiène attentionnelle. Il ne s’agit pas de s’isoler du monde, mais de choisir consciemment quand et comment le monde peut entrer dans votre espace mental.

Entraînez votre concentration en jouant : 5 jeux de société solo qui muscleront votre attention sans que vous vous en rendiez compte

Si l’idée d’un entraînement cérébral vous évoque des exercices rébarbatifs, détrompez-vous. Les jeux de société modernes, en particulier ceux conçus pour un seul joueur, sont de véritables salles de sport pour vos neurones. Loin d’être une simple distraction, ils exigent et développent des compétences cognitives directement transférables à votre vie professionnelle et personnelle : planification, anticipation, gestion des ressources et, surtout, une concentration soutenue. Le jeu crée un état de « flow » où la concentration devient naturelle et gratifiante.

Le secret de leur efficacité réside dans leur structure. Un jeu solo vous place face à un système de règles et un objectif clair, éliminant les distractions externes. Pour gagner, vous devez rester focalisé sur l’état du jeu, anticiper les conséquences de vos actions et ajuster votre stratégie. C’est l’exact opposé du zapping mental auquel nous nous sommes habitués. Le jeu vous récompense pour votre engagement profond, ce qui renforce positivement les circuits neuronaux de l’attention.

Pour vous aider à choisir votre « programme d’entraînement », voici une sélection de cinq jeux solos reconnus pour leur capacité à muscler différents aspects de votre concentration. Ils sont largement disponibles en France, en boutique spécialisée ou dans les grandes enseignes.

Comparatif des jeux de société solo pour la concentration
Jeu Muscle cognitif entraîné Durée Disponibilité France
Cartographers Concentration spatiale et planification 30 min FNAC, Philibert
Vendredi Planification stratégique et gestion des ressources 20 min Boutiques spécialisées
Gloomhaven : Boutons & Bestioles Maintien du focus sur le long terme 20 min Philibert, boutiques en ligne
Under Falling Skies Attention sélective et prise de décision rapide 30 min FNAC, magasins de jeux
Terraforming Mars (solo) Gestion complexe et vision à long terme 60 min Largement disponible

L’efficacité de ces mécaniques est telle qu’elles inspirent les « serious games » utilisés en formation professionnelle. Par exemple, la mécanique de dessin stratégique de Cartographers développe la concentration spatiale, une compétence utile en gestion de projet. De même, un jeu comme Gloomhaven, avec ses longues campagnes, entraîne l’endurance cognitive, la capacité à maintenir un focus sur des objectifs à long terme.

Intégrer une partie de 20 à 30 minutes dans votre routine est bien plus qu’une pause : c’est une séance de musculation active pour votre cerveau, qui rendra l’effort de concentration plus facile et plus agréable au quotidien.

Le carburant de votre cerveau : ce que vous mangez (ou ne mangez pas) qui détruit votre capacité de concentration

Votre cerveau, bien qu’il ne représente que 2% de votre masse corporelle, consomme environ 20% de votre énergie. Il est un moteur haute performance qui exige un carburant de qualité pour fonctionner de manière optimale. Une alimentation inadaptée, en particulier riche en sucres rapides et en glucides raffinés, est l’un des saboteurs les plus sous-estimés de notre concentration. Le coup de barre de 14h après un déjeuner copieux n’est pas une fatalité, c’est une réponse physiologique directe à un pic d’insuline.

Composition d'aliments sains pour le cerveau sur un bureau avec amandes et chocolat noir

À l’inverse, certains aliments peuvent activement soutenir vos fonctions cognitives. Les acides gras oméga-3 (présents dans les poissons gras et les noix), les flavonoïdes (dans le chocolat noir et les baies) et les vitamines du groupe B agissent comme des lubrifiants pour vos neurones, améliorant la communication entre les cellules cérébrales. L’hydratation est également cruciale : une légère déshydratation peut entraîner une baisse significative des capacités cognitives, incluant la mémoire à court terme et la concentration. Garder une bouteille d’eau sur son bureau est l’un des gestes les plus simples et efficaces pour maintenir son « muscle attentionnel » en forme.

Pour éviter les pièges nutritionnels classiques de la journée de travail et optimiser votre carburant cérébral, voici quelques ajustements simples et concrets, adaptés au contexte français :

  • Repensez le déjeuner : Remplacez le traditionnel sandwich-baguette par une version au pain complet, garnie de protéines maigres (poulet, œufs) et de légumes. Cela permet une libération d’énergie plus lente et évite le fameux « coup de pompe ».
  • Choisissez des collations intelligentes : Privilégiez les en-cas à faible index glycémique. Une poignée d’amandes, quelques noix ou des fruits secs, facilement trouvables en supermarché, fourniront une énergie stable à votre cerveau.
  • Adoptez le chocolat noir : Un ou deux carrés de chocolat noir à plus de 70% de cacao ne sont pas un plaisir coupable, mais un véritable booster cognitif grâce à leur richesse en flavonoïdes et en magnésium.
  • Modulez votre consommation de caféine : Alternez le café avec du thé vert. Ce dernier contient de la L-théanine, un acide aminé qui favorise la relaxation et la concentration, tout en lissant le pic d’énergie de la caféine pour éviter le « crash ».
  • L’hydratation avant tout : N’attendez pas d’avoir soif pour boire. Avoir une bouteille d’eau visible sur votre bureau sert de rappel constant pour maintenir une hydratation optimale tout au long de la journée.

En ajustant le contenu de votre assiette, vous ne faites pas qu’améliorer votre santé physique ; vous fournissez à votre cerveau le carburant de haute qualité dont il a besoin pour soutenir des efforts de concentration prolongés.

Le bouton « reset » de votre cerveau : l’exercice de respiration de 3 minutes pour retrouver votre concentration instantanément

Au milieu d’une journée chaotique, lorsque votre esprit est surchargé et que votre concentration s’est évaporée, il existe un « bouton reset » accessible à tout moment : votre respiration. Des techniques de respiration contrôlée, comme la cohérence cardiaque, ne sont pas des pratiques ésotériques mais des outils neurophysiologiques puissants. Elles permettent d’agir directement sur votre système nerveux autonome, le chef d’orchestre de vos états de stress et de calme.

Le principe de la cohérence cardiaque est simple : en adoptant un rythme respiratoire régulier, vous envoyez un signal de sécurité à votre cerveau via le nerf vague. Cela calme le système nerveux sympathique (associé à la réponse « combat ou fuite ») et active le système nerveux parasympathique (associé au repos et à la digestion). Résultat : votre rythme cardiaque ralentit, votre pression artérielle baisse et votre cerveau sort du mode « alerte » pour revenir à un état propice à la concentration et à la clarté mentale. C’est un moyen mécanique de passer de l’agitation au focus.

Comme le souligne un expert en la matière, l’efficacité de cette méthode est remarquable par sa rapidité. Le psychiatre et auteur Dr David O’Hare explique :

La cohérence cardiaque est une technique de respiration qui permet de réguler le système nerveux autonome et d’améliorer la concentration en seulement 5 minutes.

– Dr David O’Hare, Cohérence cardiaque 365

De nombreuses entreprises françaises intègrent désormais cette pratique dans la journée de travail, la considérant comme une alternative saine à la traditionnelle « pause cigarette » pour gérer le stress et se recentrer. La technique la plus courante est celle du « 365 » : 3 fois par jour, 6 respirations par minute, pendant 5 minutes. Une respiration se compose de 5 secondes d’inspiration par le nez, suivies de 5 secondes d’expiration par la bouche. Des applications gratuites peuvent vous guider. Pratiquer cet exercice avant une réunion importante, après la pause déjeuner ou dès que vous sentez la pression monter peut transformer radicalement votre état interne et restaurer votre capacité de concentration.

En seulement trois à cinq minutes, sans aucun matériel, vous pouvez activement court-circuiter le stress et réinitialiser votre système attentionnel, prêt à affronter la tâche suivante avec un esprit clair et apaisé.

Le mythe du « je n’ai pas le temps » : la méthode des micro-créneaux pour enfin lancer votre passion

L’excuse la plus répandue pour ne pas se lancer dans un projet personnel, apprendre une nouvelle compétence ou simplement lire plus est le fameux « je n’ai pas le temps ». Cette croyance est un mythe alimenté par une mauvaise perception de notre emploi du temps. Notre journée n’est pas un bloc monolithique, mais une mosaïque de tâches entrecoupées de nombreux petits « créneaux vides » : temps de transport, files d’attente, pauses café… Ces moments, que nous gaspillons souvent en scrollant sur nos téléphones, sont une mine d’or pour qui veut muscler sa concentration et avancer sur ses projets.

L’idée des micro-créneaux est de transformer ces temps morts en temps utiles. Cela demande un changement de paradigme : au lieu d’attendre d’avoir une plage de deux heures de libre (ce qui arrive rarement), il s’agit d’utiliser intentionnellement les 5, 10 ou 15 minutes qui se présentent. L’effet cumulé est spectaculaire. Cinq sessions de 12 minutes par jour représentent une heure de travail focus ! Cette approche est particulièrement adaptée à notre époque où, selon une étude souvent citée, la durée d’attention moyenne a drastiquement chuté. Une analyse de Google rapportée par Bruno Patino indique en effet une baisse drastique de notre capacité de concentration, nous rendant plus aptes à des sprints courts qu’à des marathons.

La clé est la préparation. Ayez toujours à portée de main de quoi avancer sur votre projet : un livre dans votre sac, une application d’apprentissage sur votre téléphone, un carnet pour noter des idées. Voici une cartographie de ces micro-créneaux typiques de la vie française et comment les exploiter :

  • Le trajet en transport : 15 minutes d’attente pour un RER B ou 25 minutes de métro sont parfaites pour une session sur une application comme Duolingo, lire quelques pages d’un livre ou écouter un podcast éducatif.
  • La file d’attente : Les 10 minutes passées dans la file de La Poste ou à la boulangerie peuvent être utilisées pour écrire quelques lignes de votre projet, répondre à un email important (en mode « batching ») ou réviser des flashcards.
  • Les temps d’attente divers : 5 minutes dans la salle d’attente du médecin, 10 minutes avant le début d’une réunion… Chaque minute peut être mise à profit pour une micro-tâche préparée à l’avance.
  • La pause déjeuner : Plutôt que de la passer entièrement sur les réseaux sociaux, consacrez 20 minutes à avancer sur votre passion en mode sprint avant de profiter du reste de votre pause pour vous détendre.

En adoptant cette mentalité, vous ne « trouvez » pas le temps, vous le créez. Vous transformez des moments de frustration et d’ennui en opportunités de progrès et d’entraînement pour votre muscle attentionnel.

Arrêtez d’essayer de « faire le vide » : ce que vous devez vraiment faire quand une pensée arrive pendant la méditation

L’un des plus grands malentendus concernant la méditation est l’idée qu’il faudrait « arrêter de penser » ou « faire le vide » dans son esprit. C’est non seulement impossible – le cerveau est fait pour produire des pensées – mais c’est aussi la principale cause d’abandon pour les débutants. Frustrés de ne pas y arriver, ils concluent que « la méditation, ce n’est pas pour moi ». Le véritable objectif de la méditation de pleine conscience n’est pas de supprimer les pensées, mais de changer notre relation avec elles.

Il s’agit de développer la capacité de les observer sans s’y identifier, de les voir comme des nuages qui passent dans le ciel de notre conscience, sans être emporté par le vent. C’est un entraînement fondamental pour le muscle de l’attention. Chaque fois que vous remarquez que votre esprit s’est égaré et que vous le ramenez doucement à votre point d’ancrage (la respiration, par exemple), vous faites une « répétition » de musculation attentionnelle. Le psychiatre et figure de la méditation en France, Christophe André, résume parfaitement cette idée :

La méditation n’est pas l’absence de pensées, mais la capacité de les observer sans s’y attacher.

– Christophe André, Méditer, jour après jour

Alors, que faire concrètement quand une pensée surgit ? Au lieu de la combattre, on peut utiliser une approche structurée comme la méthode R.A.I.N., particulièrement appréciée en France pour son côté quasi-scientifique qui rassure l’esprit cartésien. Elle transforme la gestion des pensées en un processus logique :

  • R – Reconnaître : Prenez conscience de la pensée et nommez-la mentalement. « Tiens, une pensée sur le travail », « Ah, de l’anxiété concernant les factures ».
  • A – Accueillir : Ne la rejetez pas. Laissez-la être là, sans jugement. C’est une simple reconnaissance de ce qui est présent dans votre esprit à cet instant.
  • I – Investiguer : Observez la pensée avec une curiosité bienveillante. Comment se manifeste-t-elle dans votre corps ? Quelle émotion y est associée ? Cette étape se fait sans analyse intellectuelle, mais par le ressenti.
  • N – Ne pas s’identifier : Réalisez que vous n’êtes pas cette pensée. C’est un événement mental passager. Cette désidentification crée un espace qui vous libère de son emprise.

Avec cette technique, chaque pensée parasite devient non plus un échec, mais une opportunité d’entraînement. La méditation se transforme alors d’une lutte frustrante en un exercice d’observation fascinant et profondément libérateur.

À retenir

  • La concentration n’est pas innée, c’est un « muscle attentionnel » qui se renforce avec des exercices ciblés et réguliers.
  • Protéger son espace de travail des « voleurs d’attention » (notifications, interruptions) est la première étape, plus importante que la seule force de volonté.
  • Des outils comme la méthode Pomodoro, la cohérence cardiaque ou même certains jeux de société sont des techniques de rééducation cognitive efficaces et accessibles.

La méditation n’est pas ce que vous croyez : le guide pour débuter sans mysticisme, sans encens et sans s’asseoir en tailleur

Pour beaucoup, le mot « méditation » évoque encore des images de monastères, d’encens et de postures de yoga complexes. Cette vision caricaturale est un obstacle majeur pour de nombreuses personnes qui pourraient pourtant bénéficier de ses bienfaits. Une étude Harris Interactive a révélé que près de 48% des Français considèrent difficile de s’accorder des moments de relaxation, soulignant un besoin réel. Il est temps de démystifier la pratique : la méditation de pleine conscience, dans sa forme laïque et moderne, est avant tout un entraînement pragmatique de l’attention.

Il ne s’agit pas de croire en quoi que ce soit, mais d’expérimenter des mécanismes psychologiques simples. L’objectif est de s’entraîner à porter son attention sur un objet choisi (comme les sensations de la respiration) et à remarquer quand l’esprit s’égare, pour ensuite le ramener, sans jugement. C’est cet aller-retour constant qui constitue l’entraînement. Chaque retour au point d’ancrage renforce les circuits neuronaux du contrôle attentionnel et affaiblit l’emprise du « pilote automatique » mental qui nous fait ruminer et nous disperse.

Oubliez les clichés. Vous n’avez pas besoin de vous asseoir en tailleur sur un coussin (une simple chaise suffit), ni de fermer les yeux, ni de créer une ambiance particulière. L’important est d’adopter une posture digne et confortable, et de commencer par des sessions très courtes de 3 à 5 minutes par jour. Des applications françaises comme Petit BamBou ont d’ailleurs largement contribué à rendre la méditation accessible et laïque, en la présentant comme une simple hygiène mentale. En la considérant non pas comme une quête spirituelle mais comme un outil de fitness pour le cerveau, on lève les barrières et on se concentre sur ses bénéfices concrets : une meilleure gestion du stress, une plus grande clarté d’esprit et, surtout, une capacité de concentration renforcée.

Le plus grand pas est souvent le premier. Commencez dès aujourd’hui par une simple session de trois minutes, juste pour voir. L’étape suivante consiste à explorer ces techniques et à trouver celle qui s’intègre le mieux à votre quotidien pour commencer à voir des résultats tangibles.

Questions fréquentes sur l’entraînement de la concentration

Peut-on méditer sans être assis en tailleur ?

Absolument ! Vous pouvez méditer assis sur une chaise, les pieds à plat sur le sol, allongé, ou même en marchant lors d’une méditation active. L’important est de trouver une posture stable et confortable qui vous permette de rester alerte.

Faut-il fermer les yeux pour méditer ?

Non, ce n’est pas une obligation. Si fermer les yeux vous rend somnolent ou anxieux, vous pouvez tout à fait méditer les yeux mi-clos, en fixant un point neutre sur le sol à un ou deux mètres devant vous. L’essentiel est de limiter les distractions visuelles.

Quelle application française recommander pour débuter ?

Petit BamBou est l’application leader et la plus reconnue en France pour les débutants. Elle propose des programmes guidés très progressifs, avec une approche laïque et pédagogique de la méditation, ce qui la rend idéale pour découvrir la pratique sans se sentir intimidé.

Rédigé par Hélène Leclerc, Hélène Leclerc est sophrologue et coach en préparation mentale depuis plus de 10 ans, spécialisée dans la gestion du stress et l'optimisation de la concentration. Elle traduit les apports des neurosciences en outils pratiques pour le quotidien.